CONFÉRENCE MÉMORABLE AYANT RÉUNI 92 SPECTATEURS, MEMBRES DE 7 CLUBS ROTARY, CAPTIVÉS PAR LE PROPOS ET LES MESSAGES DE JEAN-OLIVIER VIOUT
Le thème de
la conférence donnée par Jean-Olivier VIOUT, procureur adjoint lors du procès
historique de Klaus Barbie en 1987, retrace le parcours du « boucher de Lyon et
les enjeux d’un procès fondateur pour la justice française.
Contexte et déroulement du
procès
Klaus Barbie, chef de la Gestapo
lyonnaise de 1943 à 1944, fut jugé pour crimes contre l’humanité, une première
en France. Le procès, qui dura six semaines, mobilisa 106 témoins, 40 avocats
et 900 journalistes, avec 145 heures de débats enregistrés.
Jean-Olivier VIOUT insiste sur la
qualification juridique novatrice de « crime contre l’humanité »,
imprescriptible et distinct des crimes de guerre, définie par André Frossard
comme « le meurtre d’une personne sous prétexte qu’elle est née ».
Trois chefs d’accusation majeurs
furent retenus : la rafle de l’UGIF (1943), la déportation des enfants d’Izieu
(1944) et le dernier convoi vers Auschwitz (août 1944).
Une atmosphère solennelle et
pédagogique
Il décrit un procès « très digne
», marqué par la retenue des victimes et la volonté d’éviter toute outrance.
La présence de Barbie, derrière
une paroi vitrée, et la diffusion télévisée des audiences ont permis à la
société française de saisir l’horreur de la Shoah.
Les
témoignages, comme celui de Sabine Zlatin (survivante d’Izieu), ont brisé le
silence des rescapés, vainquant « l’indicible ».
Leçons historiques et
morales
Cette conférence souligne
plusieurs messages clés :
·
Mémoire et vigilance : JO VIOUT rappelle que «
le fanatisme n’est pas mort en 1945 », liant le passé aux montées
contemporaines de l’extrémisme et de l’antisémitisme.
·
Processus de radicalisation : « On ne naît pas
tortionnaire, on le devient », analyse-t-il, détaillant l’embrigadement de
Barbie dans les Jeunesses hitlériennes.
·
Justice ordinaire pour crimes extraordinaires :
Le choix d’un jury populaire et d’une cour d’assises a incarné l’idéal
républicain, évitant un tribunal d’exception.
Un héritage pédagogique
Pour notre conférencier, ce
procès reste un « acte fondateur » de la justice transitionnelle en France.
Il insiste sur l’importance des
archives (audios, dessins d’audience) et du travail éducatif, notamment auprès
des jeunes générations.
Son intervention, illustrée par
des extraits vidéo et des photos d’époque, mêle rigueur historique et
engagement citoyen, rappelant que « chaque procès pour crime contre l’humanité
est aussi un procès de l’avenir ».
Méthodologie
d’enquête : VIOUT détaille l’utilisation pionnière d’archives allemandes et
françaises pour établir les responsabilités de Barbie, malgré ses dénégations.
Moments clés des audiences
·
L’absence calculée de Barbie : Refusant de
comparaître pendant 10 jours, l’accusé est finalement contraint d’assister aux
témoignages sous escorte policière, derrière une paroi vitrée.
·
Les témoignages historiques :
o
Sabine ZLATIN, seule survivante de la rafle
d’Izieu, décrit les enfants « jouant aux billes quelques heures avant leur
arrestation ».
o
Simone LAGRANGE, survivante d’Auschwitz, raconte
avoir été torturée à 13 ans par Barbie en personne : « Il m’a frappée jusqu’à
ce que je perde connaissance ».
·
La stratégie de la défense : Jacques Vergès
tente de politiser le procès en évoquant les crimes coloniaux français, mais le
procureur TRUCHE recentre le débat sur « l’indicible » des victimes
Leçons
morales et pédagogiques
·
Vigilance démocratique : Le procès sert de
garde-fou contre « la banalisation des extrémismes », selon les interventions
récentes de VIOUT dans les lycées.
·
Héritage mémoriel : Les 145 heures d’archives
audiovisuelles, rendues publiques en 2017, constituent un outil éducatif unique
contre le négationnisme.