Avril 2024
Nous vivons une époque qui appelle à la paix. Le Proche-Orient n'a pas été
aussi instable depuis des années. La guerre en Ukraine est la plus importante
en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale, et il y a des conflits armés au
Soudan et dans certaines parties de l'Afrique centrale. Presque tous les
continents connaissent un conflit armé majeur.
Le Rotary a un rôle vital à jouer pour faire avancer la cause de la paix —
je dis souvent que le Rotary doit œuvrer pour la paix avec autant d'agressivité
que ceux qui veulent faire la guerre. C'est l'esprit de notre vision : «
Ensemble, nous voyons un monde où les gens se rassemblent et passent à l’action
pour apporter un changement durable — dans le monde, dans leur communauté et en
eux-mêmes ». Nous ne devons jamais perdre de vue ce dernier appel, à savoir que
pour apporter un changement dans le monde, nous devons favoriser le changement
en nous-mêmes.
C'est à nous qu'il incombe de donner l'exemple d'un comportement favorisant
la construction de la paix. Nous pouvons faire mieux que de mettre en doute les
motivations des uns et des autres et de tirer des conclusions hâtives. Après
avoir entendu des paroles qui peuvent nous heurter ou nous offenser, nous avons
la possibilité de demander, avec compassion et curiosité, quelle était leur intention.
Nous avons alors une autre occasion de faire la paix.
Si nous voulons être un modèle pour le monde, commençons par l'être les uns
pour les autres. Aidons-nous à trouver une meilleure compréhension et des
alternatives productives aux mots qui blessent et suscitent la méfiance. Et
restons fidèles à nos principes, sans jamais douter de la sincérité des uns et
des autres à mettre fin aux conflits, et non à les attiser.
Je me souviens d'un discours prononcé par le sénateur américain Robert
Kennedy le 4 avril 1968, le jour de l’assassinat du révérend Martin Luther King
Jr. Il se trouvait à Indianapolis et s'adressait à un public majoritairement
afro-américain qui n'avait pas encore appris la nouvelle.
Après avoir communiqué l’information, il a rendu hommage au Dr King pour
tout ce qu'il avait fait pour la cause de la justice et de la paix. Puis il
s'est adressé à la foule en colère et en deuil en disant : « Pour ceux d'entre
vous qui sont noirs et qui sont tentés d'être remplis de haine et de méfiance
face à l'injustice d'un tel acte, contre tous les Blancs, je veux seulement
dire que je ressens dans mon propre cœur le même sentiment. Un membre de ma
famille a également été assassiné. » C'était la première fois qu'il parlait
publiquement du meurtre du président John F. Kennedy. Et alors que de
nombreuses villes américaines ont connu une explosion de violence cette
nuit-là, ce ne fut pas le cas à Indianapolis.
C'est en temps de crise et de désespoir que nous avons le plus besoin
d'empathie. L'empathie est l'outil de paix le plus puissant, et elle est vitale
si nous voulons faire les premiers pas courageux et humbles pour créer de
l'espoir dans le monde.